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Aide-mémoire de réflexions rapides et brouillons de futurs articles : les courts textes présentés ici ne sont pas finalisés, mais peuvent servir à provoquer la réflexion.

Le thème général est l'analyse des sociétés actuelles selon la grille de la psychologie évolutionniste. La lecture préalable de : Pourquoi les femmes des riches sont belles : Programmation génétique & compétition sexuelle (Gouillou, Ed. Duculot (Louvain, Belgium), 2003) est requise, ou du moins une bonne connaissance générale du sujet : Axelrod, Buss, Dawkins, Geary, Hrdy...

De nombreux termes utilisés sont expliqués dans le Glossaire Evopsy.


24 janvier 2004

"Voyager autrement"

©Philippe Gouillou - 24 janvier 2004 - 20:55
arc20040118.htm#BlogID193

J'ai déjà écrit que d'un coté le propre du marketing de masse est de cibler les intellectuellement faibles (ici), mais que de l'autre le niveau de la publicité actuelle fait craindre le pire quant au niveau intellectuel de la population française (ici). En voici un nouvel exemple :

Madagascar autrement
X vous propose de découvrir Madagascar et le légendaire sens de l'hospitalité de son peuple chaleureux. Vous rencontrerez, sur la route qui descend vers le sud, des personnes entreprenantes qui oeuvrent pour le développement de leur pays. Puis une randonnée à travers le magnifique plateau de l'Isalo vous permettra de décvouvrir quelques spécimens de la flore malgache. Enfin, Tulear puis Fort Dauphin vous accueilleront : paysages d'une grande beauté, et rencontre avec les pêcheurs d'Evatraha seront le terme de votre périple dans cette île sublime et désanchantée.

Comme vous le voyez, c'est vraiment découvrir Madagascar comme aucun touriste ne le fait jamais : vous allez visiter les sites touristiques, et profiter du cadre magnifique de cette île. Tout à fait unique, vous allez véritablement découvrir Madagascar autrement !

C'est vraiment bizarre, je serais parti seul en tant que touriste à Madagascar, j'aurais moi aussi cherché à visiter les endroits les plus beaux et à profiter du cadre magnifique de cette île. Suis-je quelqu'un qui naturellement voyage autrement ?

En fait je n'ai rien compris. Ce qui fait que ce voyage n'est pas un voyage comme celui de tous les touristes du monde, qui n'ont pas la chance de pouvoir découvrir Madagascar autrement, c'est que vous allez rencontrer "des personnes entreprenantes qui oeuvrent pour le développement de leur pays". Un voyage touristique où on va rencontrer les capitalistes qui investissent et travaillent pour le développement économique, voilà en effet quelque chose qui change du voyage standard du tourisme moyen !

Non ? J'ai toujours rien compris ? Ah, ce ne sont pas ces salauds de capitalistes que l'on va rencontrer, mais les personnes en lutte ! Suis-je bête, j'aurais du le comprendre tout seul : la photo de fond de page montre une fillette pas belle posant l'air renfrogné devant des pirogues, sur une plage magnifique. Tout le tragique d'une situation économique désespérée, le contraste entre cet enfant à l'avenir qui semble si lourd, ses yeux si fermés, et cette baie vierge à la mer verte longée d'une plage de sable blanc, contraste si bien expliqué par la présence des pirogues traditionnelles, outils du labeur difficile et quotidien et remis en cause par la globalisation mondialisatrice. Bien sûr, ça ne montre pas du tout de capitalistes.

Une question me taraude l'esprit : ça leur sert à quoi que je les rencontre ces personnes "entreprenantes" ? Moi, touriste, qu'est-ce que je peux leur apporter ? Je risque pas plutôt de les emmerder et de leur faire perdre leur temps ? Ils préfèreraient pas plutôt rencontrer des clients ? Et bien non, pas du tout, c'est écrit, mon voyage leur est utile :

X, Y et Z participent au financement d'actions de développement local en reversant 25 Euros par personne à une association malgache.
Vingt-cinq euros ça fait une somme dans ces pays pauvres. Ces "personnes entreprenantes" ne perdent pas leur temps en venant me rencontrer : ils sont payés pour ! Bon, j'imagine que ces conférences n'ont rien à voir avec leur métier d'origine, mais c'est toujours pour eux un moyen de gagner de l'argent : je me sens u-ti-le.

Pardon ? Oh, j'avais mal lu : ce ne sont pas eux qui touchent l'argent, mais "une association malgache". Où avais-je la tête ? Quand on aide un pays, on n'aide pas ses habitants, mais des "associations". Que feraient-ils de l'argent ? Hein ? Ils ne sauraient pas quoi en faire, ils risqueraient de le boire, ou d'aller draguer les filles, voire de nourrir leurs enfants. Ce n'est pas du tout encadré. Seule une association, un mouvement collectiviste, sait véritablement centraliser l'argent de manière utile. C'est très sain comme approche.

Donc, je résume : je vais voyager autrement parce que sur la somme que je vais donner au voyagiste, il en retiendra 25 euros pour donner à une association en échange du temps totalement contre-productif que des individus voudront bien me consacrer. Et moi j'aurai fait une action utile : c'est vraiment très bien. C'est combien ce voyage d'aide aux populations défavorisées qu'heureusement une association aide ? 2.490 Euros. Deux mille quatre cent quatre-vingt dix euros. Aïe. Le genre de prix magique qui fait mal. 2.490 euros pour qu'on en donne 25 à une association en échange du temps d'individus. Ca fait cher la bonne conscience : 99% pour le voyage, 1% pour la bonne conscience. Un rapport de 1 à 100. Et encore, je n'ai pas intégré "les frais de visa (40 euros environ), les taxes d'aéroport (65 Euros environ), le supplément chambre seule, l'assurance annulation voyage, les boissons et les dépenses personnelles, les pourboires guide et chauffeur."

Tout d'un coup j'ai un doute : il y a des gens qui marchent à ce genre de discours débile ? Des gens qui s'impliquent au point d'avoir bonne conscience et de se croire autre chose que des touristes si un voyage organisé reverse moins de 1% du prix, c'est-à-dire de ce qu'ils ont payé, à une association ? Oui, certainement, sinon on ne verrait pas cette publicité. Je me souviens d'ailleurs qu'il y a un an, c'était à peu près le même discours, même si la destination était autre : des personnes "en lutte", etc. etc. C'est que ça a bien marché s'ils recommencent : en plus c'est la page 4 de couverture, l'emplacement le plus stratégique. Mais quand même, où peut-on trouver des clients aussi facilement manipulables ? Qui marche à un niveau aussi débile de publicité ?

Tout simple : la publicité ci-dessus est extraite du catalogue "Club Camif" n°29 de janvier 2004. X correspond précisément à "Voyager autrement", département d'un voyagiste parisien, Y correspond au "Club Camif", et Z à "Camif solidarité". La Camif, c'est la centrale d'achat de la MAIF, la Mutuelle Assurance des Instituteurs de France. Ce sont donc les instits, ceux chargés de la prime éducation des enfants, qui sont considérés comme tellement débiles qu'ils se sentiront impliqués par ce baratin.

J'ai comme un coup de blues...

Extrait traduit de "Human Accomplishment" de Charles Murray

©Philippe Gouillou - 24 janvier 2004 - 17:26
arc20040118.htm#BlogID192

Traduction personnelle de la fin de la page 449 et du début de la page 450 de "Human accomplishment", le dernier livre de Charles Murray :

S'il est possible d'extraire un message principal des dernières centaines de pages, c'est celui-ci : L'excellence existe, et il est temps de reconnaître et de célébrer cette magnifique inégalité qui a permis à certains de nos confrères humains d'avoir tellement enrichi la vie de tous les autres.

Le deuxième message du livre, plus implicite qu'explicite, est celui-ci : Il est aussi temps de rendre à l'égalité ce qui lui revient, et à l'excellence ce qui lui est appropriée. L'égalité est un parfait idéal, et devrait avoir une place honorable. Avoir compris que chaque personne est unique, que chaque personne doit être traitée comme une fin et pas comme un moyen, que chaque personne devrait être libre de vivre sa vie comme elle l'entend, aussi lonogtemps qu'elle accorde aux autres la même liberté, que tous doivent être égaux devant la loi et le sont au regard de Dieu, et incorporé ces principes dans la gouvernance des nations, tout cela fait partie des plus grands des accomplissements humains. Mais l'égalité n'a rien à voir avec les capacités, pas plus qu'avec la persistance, l'ardeur et la vision que produit l'excellence. L'égalité et l'excellence habitent des domaines différents, et ne sont pas en compétition.

"Human Accomplishment: The Pursuit of Excellence in the Arts and Sciences, 800 B.C. to 1950" (HarperCollins) - p 449s
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/006019247X/evopsorgpourq-21

Voir aussi ce post.

"Pôle d'excellence"

©Philippe Gouillou - 24 janvier 2004 - 12:07
arc20040118.htm#BlogID191

J'étais hier soir à une réunion dans les locaux de l'EDHEC Nice, une grande école de management reconnue, l'Assemblée Générale Ordinaire d'une association des professionnels de la communication à laquelle j'appartiens (l'AFREP).

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas mis les pieds dans une école de "management" (on ne dit plus "commerce") : 10 ans pour le moins. J'ai donc été très intéressé par la présentation de la communication de l'école (positionnement marketing, etc.) qui en a été faite par sa Dircom. Le monde a beaucoup bougé depuis 1990 année de mon diplôme ESSCA, qu'est-ce qui avait bien pu changer dans la communication en presque 15 ans ?

Sur la fin des années 1980, l'ESSCA avait fait un très gros travail sur son marketing et sa communication. L'école venait de se diversifier (avec notamment l'ouverture d'un deuxième site à Marne-La-Vallée), avec le risque de se disperser. Elle avait donc développé une approche publicitaire et une charte graphique cohérentes, chargées de montrer l'unité derrière la diversité. Ainsi, on ne parlait pas de différentes écoles au sein du groupe, mais de "pôles d'excellence". De même, la charte graphique avait été précisément définie, autour de deux couleurs porteuses à la fois de modernité et de solidité : le rouge et le gris.

L'EDHEC est une école très bien côtée, qui offre la caractéristique d'avoir deux campus, un à Lille (l'original) et un autre à Nice : commment communiquent-ils alors pour montrer leur unité ? Et bien c'est tout simple : l'EDHEC a défini des "pôles d'excellence" et a mis en place une charte graphique précisément définie autour de deux couleurs porteuses à la fois de modernité et de solidité : le rouge et le gris...

Bien sûr j'exagère un peu : il ne s'agit pas tout à fait du même rouge ni du même gris. Les couleurs choisies par l'EDHEC sont définies précisément en quadrichromie pour être parfaitement porteuses du message de modernité et de solidité, ce ne sont pas un rouge et un gris standards, banals, sans profondeur, pas du tout : la preuve en est qu'ils ont connu de gros problèmes lors de l'impression des affiches [1].

Le monde des Ecoles de Commerce n'est pas le seul où l'on retrouve exactement la même communication, inchangée, universelle. Les spécialistes du marketing diront qu'une telle uniformité est rendue obligatoire par l'impossibilité de "transgresser les codes". A en écouter certains, ce serait le public qui ne serait pas prêt, les consommateurs pas assez mûrs, et la liberté des créateurs en seraient restreinte. C'est possible... partiellement : en fait je ne suis pas vraiment convaincu par cette explication.

Il me semble plutôt que le premier message de toutes ces campagnes de communication n'est pas de se démarquer des autres, mais au contraire de montrer la ressemblance, l'identicité. L'explication, de mon point de vue, ne serait pas à chercher du coté de la culture et des "codes" plus ou moins admis par l'ensemble de la population ciblée, mais du coté de la PNL et de l'importance qu'elle a montré des tests de similarité : "Qui se ressemble s'assemble" [2].


  1. Le problème de l'impression des couleurs est globalement ingérable : la sortie d'une couleur sur papier dépendra de tout un ensemble de contraintes pas totalement maîtrisées (type de papier, humidité, etc.). Bien sûr, on se réfère pour cela aux couleurs "Pantone" (marque), qui se déclinent en version tissus, papier, écran, etc. etc., et des spécialistes règleront à chaque fois l'imprimante en fonction des conditions environnementales. Mais cela ne suffit pas : il y a toujours des impondérables. De plus, la perception d'une couleur dépend des autres couleurs autour : le même rouge (ie: même code Pantone) n'apparaîtra pas de la même manière sur une page totalement blanche que sur une page contenant d'autres éléments.
  2. Voir le Guide pratique de l'enfant surdoué

22 janvier 2004

"C'est ma liberté de penser"

©Philippe Gouillou - 22 janvier 2004 - 14:44
arc20040118.htm#BlogID187

J'apprends sur Zataz qu'il y a actuellement "Un Google bombing en action contre le député français Jean Dionis, colporteur de la LEN". Qu'est-ce qu'un "Google Bombing" ? Zataz me l'apprend : ça consiste tout simplement à ce que plein de webmasters mettent un lien sur leur sites vers le site visé, avec une désignation commune, ce qui associe dans les moteurs de recherche la désignation choisie et le site. Dans ce cas précis, Zataz nous apprend qu'environ 2 000 personnes ont mis un lien vers le site de Jean Dionis du Séjour avec comme désignation "député liberticide". Si suffisamment de monde le fait, alors toute personne cherchant "député liberticide" aura en première position le site de Jean Dionis du Séjour.

C'est un moyen de pression extraordinaire : il suffit d'être nombreux pour planter les moteurs de recherche. Un tel système offre des possibilités infinies : n'importe qui peut associer n'importe qui à n'importe quoi, la vraie démocratie directe qu'on nous promet depuis si longtemps !

Bien sûr, il y a une limite, on ne peut pas tout avoir : il faut être très nombreux pour que ça fonctionne. Mais cette limite n'en est pas vraiment une, on peut même voir son coté positif : elle est la "preuve" qu'elle montre bien l'expression du peuple, l'opinion de la masse. Et puis il suffira juste d'utiliser les principes du marketing de masse (idées simples, caricaturales, etc.) pour obtenir facilement ce large large assentiment populaire qui est nécessaire. N'est-ce pas tout ce que demande la démocratie ?

C'est qu'après ce premier effort, le résultat est fantastique : non seulement la cible est salie, mais en plus les moteurs de recherche, plantés, voient leur efficacité diminuée. En voilà une lutte qu'elle est bonne contre le grand capital ! Les moteurs de recherche, ça n'intéresse que ceux qui font des recherches, ceux qui veulent des informations, ça ne correspond absolument pas aux besoins authentiques du vrai peuple, de tous ceux qui sont du mauvais cote du "fossé numérique" !

Et puis, comme le dit si bien le titre de la news de ZATAZ : "C'est ma liberté de penser !"

21 janvier 2004

Pour une discrimination positive en faveur d'une "minorité" opprimée : les bas QI

©Philippe Gouillou - 21 janvier 2004 - 11:56
arc20040118.htm#BlogID185

Maintenant que les règles du jeu sont posées, il convient de s'adapter et de s'organiser : nul doute que tous les groupes de pression imaginables et inimaginables sauront le faire très vite. Tous ? Pas si sûr. Il est une "minorité" qui, malgré sa très forte majorité en nombre, risque d'être handicapée dans son organisation pour toucher le jackpot des redistributions étatiques : la partie gauche de la courbe en cloche.

Comment faire ? La première étape est de revenir aux définitions : le racisme positif est réservé aux "minorités" "opprimées" qui ne sont pas "intégrées". Il faut donc que les bas QI correspondent bien à ces trois conditions :

  1. MINORITE :
    Parler de "minorité" à propos de la partie gauche de la courbe ne peut surprendre que ceux qui sont incapables de dépasser une vision bassement quantitativiste de la minorité. Les tenants d'une telle abérration essaieront bien sûr d'argumenter que les QI inférieurs à 100 ne peuvent pas être une minorité : puisque le QI moyen des Français et de 97, et qu'ils sont donc plus de 50% de la population. Mais une telle vision ne tient pas, comme l'a montré l'exemple américain suivi par nos gouvernants : les femmes représentent 52% de la population et sont bien reconnues comme une minorité, la quantité n'a rien à voir.
  2. OPPRIMEE :
    Là, le doute n'est pas permis : les bas QI sont bien opprimés. Avez-vous comparé le salaire d'un QI 70 avec celui d'un sur-diplômé au QI de 140 ? Avez-vous essayé d'estimer combien de QI inférieur à 100 ont obtenu un poste de Préfêt ? L'exemple si symbolique de Aïssa Dermouche le montre encore nettement : tout indique qu'il fait partie des hauts QI, pas de cette minorité si opprimée que nous défendons maintenant !
  3. NON INTEGREE :
    C'est là le point difficile. Les adversaires de la reconnaissance des bas QI comme une minorité essaieront certainement d'argumenter qu'ils sont au contraire les plus intégrés de nos concitoyens : les émissions TV leurs sont tout particulièrement destinées, toute la publicité les cible tout particulièrement, même le marketing politique est à leur avantage ; difficile d'être plus intégré ! Certes, tout cela est vrai, mais il nous faut encore revenir à notre exemple américain et au cas des femmes : elles aussi sont particulièrement ciblées par la publicité, la presse et la TV, et pourtant elles sont une minorité, aucun doute là-dessus.
Grâce aux femmes, l'argument est donc recevable. Il est à noter d'ailleurs que l'exemple des femmes permet aussi de balayer rapidement d'autres contres-arguments qui pourraient être mis en avant par des personnes mal disposées : des bas QI n'appartiennent-ils pas à d'autres minorités ? Oui, bien sûr, mais nombre de femmes aussi ; les bas QI ne présentent-ils pas des différences qui interdit de les rassembler dans un même groupe ? Oui, bien sûr, mais n'est-ce pas le cas de toutes les autres "minorités" ? Croyez-vous que toutes les femmes sont les mêmes ? Etc.

La première étape réussie, il nous faut maintenant passer à la deuxième : faire du bruit. Personnellement, je préconiserais de commencer par un slogan très fort, très direct, d'être concret dès le début, et de savoir utiliser les avancées déjà mises en places de la discrimination positive, bref de s'engager dès maintenant dans un symbole fort : demandons un préfêt à QI de 70 !

Racisme positif : c'est parti !

©Philippe Gouillou - 21 janvier 2004 - 08:18
arc20040118.htm#BlogID184

Avoir déjà été victime d'un attentat n'empêche pas le Musulman préfêt de susciter des jalousies : "certains citoyens originaires d'Afrique noire ou des DOM-TOM s'inquiètent d'être laissés pour compte". C'est du moins ce qu'on peut lire dans un article de Libération du 20 janvier : "Des Noirs réagissent à la nomination du préfet Aïssa Dermouche. 'On suppose que l'immigration se résume aux Maghrébins'". Extrait (caractères gras et italiques d'origine) :

Amers. Jeudi 15 janvier, 10 h 22. Un communiqué de presse intitulé "Préfet issu de l'immigration : le cri d'alarme 'des Noirs de France'" arrive par e-mail à Libération. Il est signé Patrick Lozès, ancien candidat UDF en 2002 aux élections législatives dans la première circonscription de Paris, né au Bénin. Le ton est dur. "Au lendemain de la nomination d'un 'préfet issu de l'immigration', les citoyens originaires d'Afrique noire s'émeuvent de ce qu'une trop grande lumière portée sur les uns contribue à laisser les autres dans l'ombre. (...)
Au moins, comme la France prend pied dedans la direction déjà choisie par la gauche américaine de ces dernières décennies, on a l'avantage d'avoir un exemple devant nous, et donc de pouvoir déterminer qui gagnera ou perdra à ces nouvelles règles du jeu, ce qu'il faut faire pour en profiter un maximum. Voici les trois étapes à suivre :
  1. Etre reconnu en tant que "Minorité" : L'individu n'existe plus : ce n'est pas Aïssa Dermouche qui a été nommé Préfet, mais un "issu de l'immigration", c'est-à-dire un membre d'une minorité. Pour l'instant, comme le remarque Patrick Lozès, seule la minorité d'origine maghrébine a pu en bénéficier, mais ça n'interdit rien pour l'avenir, les USA ont déjà montré que toutes les minorités en bénéficieront un jour ou l'autre.
  2. Faire savoir le plus bruyamment possible que cette minorité a été oppressée par les hommes blancs : il est essentiel d'être bruyant sur ce point : c'est la culpabilisation qui quantifie la distribution.
  3. Sur le long terme, refuser absolument toute forme d'intégration : puisque c'est le fait de ne pas être intégré qui vous offre ces avantages, s'intégrer équivaudrait à scier la branche sur laquelle vous êtes assis.
Comme on le voit, Patrick Lozès a du étudier l'histoire américaine récente, et a su s'adapter tout de suite aux nouvelles règles du jeu : il définit une minorité (en l'occurrence sur la couleur de peau) et se plaint d'avoir été discriminé en contre (puisque le premier bénéficiaire du racisme positif n'est pas un noir). Il ne lui restera plus qu'à être cohérent et à refuser toute forme d'intégration pour faire partie des prochains bénéficiaires.

A ce nouveau jeu, presque tout le monde peut gagner. Le point essentiel est d'être reconnu en tant que minorité, et là presque tous les critères sont permis : la race, la religion, le sexe, l'orientation sexuelle, etc. C'est à chaque minorité de jouer, de se faire connaître, de savoir culpabiliser, de savoir faire du bruit : jackpot assuré. De toute façon les perdants sont déjà connus : les hommes blancs hétérosexuels non musulmans, et les juifs.

20 janvier 2004

"Qui a enfourché un tigre ne peut plus en descendre" (Proverbe chinois)

©Philippe Gouillou - 20 janvier 2004 - 19:14
arc20040118.htm#BlogID181

Dhimmi Watch ("French priest fined for 'anti-Muslim' comments") remarque que condamner un représentant d'une religion pour avoir accusé une autre religion d'être "diabolique" équivaut à interdire légalement la première :

"If the French want to fine the priest, very well, but I trust they understand that in doing so they have effectively made traditional Christianity illegal."
Il s'agit de l'affaire LDH (Ligue des Droits de l'Homme) contre Philippe Sulmont, prêtre traditionaliste de la Somme, affaire suivie par l'AFP (Agence France Presse) dont bizarrement je n'arrive à trouver aucun écho dans Yahoo.fr, Google News ne me donnant comme source que Al-Jazeera (Quatar), Daily Times, et WorldNet Daily (USA). Il faut croire que la justice française s'adresse plus aux habitants des pays musulmans qu'aux Français eux-mêmes.

Cette affaire (et le silence qui l'entoure) pourrait être considérée comme anecdotique, si elle ne s'inscrivait pas dans la série des affaires BBC (voir chez Ase : "Deux poids, deux mesures" et "La BBC est cohérente"), et de l'affaire John Rhys-Davies (voir Dhimmi Watch : "Welsh Muslims demand apology from Lord Of The Rings actor John Rhys-Davies").

Avec tout ça, vous le voyez comment l'avenir en Europe ? Peut-être est-ce Al-Jazeera qui a la réponse : l'image accompagnant l'article montre une petite fille bouffie presque totalement recouverte de noir, devant des grafittis en arabe et le dessin d'un drapeau tricolore, avec comme commentaire :
"France's five million Muslims are facing increasing hostility"
. Ca me paraît un très bon résumé : d'un coté l'islamisation à marche forcée, de l'autre la montée de la haine. C'est beau l'avenir...

LEN : Jean Dionis du Séjour répond sur le caractère privé du courriel

©Philippe Gouillou - 20 janvier 2004 - 09:01
arc20040118.htm#BlogID180
Le Journal du Net a mis en ligne le Chat du Mercredi 14 janvier 2004 avec Jean Dionis du Séjour. Sa réponse sur le caractère privé du courriel, point qui soulève beaucoup de polémiques, va précisément dans le sens de mon analyse du 13 janvier ("Internet, censure, Majors et propagande : ayez confiance en la LEN") :
Q : Comment doit-on interprêter la supression de la définition explicite d'un courriel comme étant de la correspondance privée ?
R (JDS) : Nous sommes tout simplement revenus à la définition stricte de la directive européenne en matière de courriers électroniques. Sur ce point, l'Europe avait raison. Le courriel est maintenant un vecteur de communication utilisé à la fois pour la correspondance privée comme pour la prospection directe à des milliers de prospects inconnus. Assimiler le courriel à de la correspondance privée était tout simplement inexact. Par contre, j'insiste bien : TOUS les mails qui seront de nature de correspondance privée bénéficieront de la couverture juridique qui est attachée à cette nature.
En clair : comme une lettre peut être "ouverte" ou "privée", un courriel peut être "public" ou "privé", ça semble logique. Il reste cependant surprenant que je sois le seul, ou au moins un des très rares, à avoir cette interprêtation.

19 janvier 2004

20% de cocufiage : quand la loi augmente l'importance d'être riche

©Philippe Gouillou - 19 janvier 2004 - 08:57
arc20040118.htm#BlogID179

"La monogamie, c'est la coutume occidentale d'avoir une seule femme et presque pas de maîtresses". (HL Mencken (?))

Je reçois une nouvelle estimation du taux de cocufiage en France, c'est-à-dire du ratio entre le nombre d'enfants dont le père n'est pas celui qui le croit et le nombre total d'enfants : 20% en France. Au moins c'est facile à calculer : 25 élèves dans une classe correspondent à 5 enfants dont le père officiel croit à tort être le géniteur.

La première question est bien sûr de s'interroger sur la fiabilité de ce chiffre.
Comment font-ils pour savoir ? Tests génétiques. Les échantillons ne sont-ils pas biaisés ? Oui, bien sûr, mais pas forcément. Est-ce un chiffre si surprenant ? Non, en fait : chez certains oiseaux "monogames", Tim Birkhead et beaucoup d'autres ont trouvé jusqu'à 30%, il reste donc de la marge chez les humains. De toute manière, comme je le signale dans Pourquoi..., tant que le taux est inférieur à 50% il reste plus efficace pour transmettre ses gènes de choisir un positionnement Dad plutôt que Cad : la morale est sauve [1].

On peut ensuite s'interroger sur ce qui permet un chiffre si élevé.
Chez les oiseaux "monogames", c'est facile : l'investissement paternel (ou Investissement Parental Mâle : IPM) y est important mais facilement contournable, le mâle n'a pas beaucoup de chances de déterminer de lui-même son infortune, le temps de l'éducation est trop court. Chez les humains c'est différent : il faudra 5 ans pour que l'enfant soit sevré, puis encore au moins 15 ans (dans les sociétés occidentales modernes) pour qu'il soit indépendant. Dans ces conditions, un père est un plus important [2]. Mais voilà, dans les sociétés Occidentales modernes, une grande part de ce qui constituait le rôle du père a été transféré dans les mains de l'état, notamment en France, grâce à un double mouvement : d'un coté l'état, en prenant largement plus que la moitié de l'argent disponible en impôts réduit les différences entre les hommes, de l'autre en finançant des crèches, allocations, aides sociales, etc., il supprime leur importance. La loi est d'ailleurs souvent très précise dans le sens de l'incitation à l'infidélité : un homme qui apprend que les enfants qu'il finance ne sont pas les siens sera toujours obligé de payer pour eux, tandis que leur géniteur réel une fois découvert pourra être obligé à lui aussi payer, double intérêt pour la femme.

On peut enfin se demander quelles seront les conséquences sociales d'une telle évolution.
Comment vont réagir les hommes quand ils comprendront à quel point les femmes leur mentent ? Faut-il leur interdire de le savoir ? C'est ce que semblent penser certaines féministes, qui avaient lancé des campagnes médiatiques destructrices contre ceux diffusant ces informations. Si les hommes ne savent pas, et qu'il est interdit de leur apprendre, alors elles peuvent les baratiner et les trahir autant qu'elles veulent, ça semble logique. Ce n'est pourtant pas facile à mettre en place : les tests génétiques sont amenés à se développer pour des raisons médicales, comment faire dans ce cas pour cacher aux hommes cocufiés leur situation ? L'interdiction présente aussi un effet secondaire défavorable aux femmes : elle les empêche de demander de l'argent au géniteur, alors même que celui-ci pourra souvent être plus riche que le mari en titre [3]. Les femmes ne pourront supporter une telle perte, préjudiciable aux enfants, et il y a donc toutes les chances que la loi les protègera de plus en plus en renforçant les obligations financières paternelles, du géniteur comme du cocu. On peut imaginer que les tests de paternité vont se développer non pas à la demande des pères inquiets, mais des mères se demandant si elles ne pourront pas obtenir plus d'argent.

Un autre effet, important, sera aussi de réduire le nombre de géniteurs, d'augmenter la pression sélective sur les hommes. En monogamie fidèle, la femme doit trouver un homme qui soit à la fois le géniteur et celui qui s'occupera des enfants, elle doit donc trouver comme géniteur un homme qui acceptera de s'engager sur le long terme avec elle. Dès lors que l'infidélité est répandue, cette contrainte n'existe plus : la femme peut choisir le géniteur en fonction de ses qualités génétiques pures, sans avoir à s'assurer qu'il voudra bien rester avec elle, elle peut donc viser plus haut et choisir comme géniteurs des hommes qu'elle n'aurait pu obtenir dans des circonstances plus strictes. Pourtant cette évolution sera freinée par le coût financier que représentera le fait d'être géniteur : si l'homme n'aura plus l'obligation de rester avec la femme, la fécondation à tout va ne sera pas sans coût pour lui. Dans ces conditions, être un amant ne sera plus du play and go mais du play and pay : beaucoup ne pourront pas suivre. Ce qui signifie exactement que la sélection sexuelle sur les hommes se portera de plus en plus sur leur fortune, que seuls les riches pourront transmettre leurs gènes aux générations futures. Et il est amusant de voir que toutes les lois sensées atténuer les contraintes de la nature vont finir par les renforcer.


  1. Au delà de 50%, les raisonnements sont plus complexes : la stratégie Dad apporte d'autres avantages qui lui permettent toujours d'être intéressante même au-delà de ce ratio.
  2. Ce qui ne signifie pas qu'il soit absolument nécessaire : voir page 148 de Pourquoi...
  3. Penser à celles qui font tout pour être fécondées par une célébrité (par exemple en récupérant le préservatif) et demander ensuite de l'argent en reconnaissance de paternité.