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Aide-mémoire de réflexions rapides et brouillons de futurs articles : les courts textes présentés ici ne sont pas finalisés, mais peuvent servir à provoquer la réflexion.

Le thème général est l'analyse des sociétés actuelles selon la grille de la psychologie évolutionniste. La lecture préalable de : Pourquoi les femmes des riches sont belles : Programmation génétique & compétition sexuelle (Gouillou, Ed. Duculot (Louvain, Belgium), 2003) est requise, ou du moins une bonne connaissance générale du sujet : Axelrod, Buss, Dawkins, Geary, Hrdy...

De nombreux termes utilisés sont expliqués dans le Glossaire Evopsy.


17 janvier 2004

"La profonde amertume de ceux qui ont eû raison" (Albert Camus)

©Philippe Gouillou - 17 janvier 2004 - 11:03
arc20040111.htm#BlogID177

Voici un petit test sous forme de suite logique. Votre objectif est de trouver le nombre correspondant aux "??" :

3 : 5 : 7 : 9 : 11 : ??
Vous avez trouvé ? La réponse est 13, il suffit d'additionner 2 à chaque itération. On peut faire un petit peu plus compliqué :
1 : 4 : 2 : 8 : 6 : 24 : 22 : ??
La réponse est 88 (double suite : Y = 4X puis Z = Y - 2, etc. : 1 x 2 = 4 - 2 = 2 x 4 = 8 - 2 = 6 x 4 = 24 - 2 = 22 x 4 = 88). On peut bien sûr construire des tests de ce type de plus en plus compliqués : on peut par exemple mélanger non pas seulement deux mais trois, quatre ou cinq suites... jusqu'à ce que le résultat devienne introuvable pour l'immense majorité de la population.

Ce qui est tout d'abord important dans ces tests logiques est que les expériences ont montré qu'ils sont un bon moyen d'approximation du Facteur g de Spearman, c'est-à-dire de l'Intelligence Générale (voir sur le site Douance pour une explication). Comme ce sont des tests faciles à construire, et facile à appliquer, ce sont donc des moyens aisés d'obtenir une bonne approximation de g. Cela signifie précisément que dès que les tests montreront un minimum de difficulté, certains les réussiront, tandis que d'autres les échoueront, leurs proportions respectives étant fonction de la difficulté du test.

Imaginons qu'au tout premier test, le plus simple, un individu soit incapable de comprendre que le résultat est 13. Qu'en déduirez-vous ? Que cet individu a, pour le moins, un problème avec les suites. Le fait qu'il vous affirme, après que vous lui ayiez communiqué le résultat, quelque chose comme "on pouvait pas savoir" n'améliorera pas votre perception de ses capacités intellectuelles. Il n'y a aucun problème : la suite est tellement facile. En serait-il de même si la suite était très compliquée ?

Il existe des suites que très peu de gens sont capables de trouver, des tests de très haut niveau, très discriminants. Imaginez que vous trouviez le bon résultat à une de ces suites, et que quelqu'un y ayant échoué vienne vous affirmer : "on pouvait pas savoir". Nous revoilà au cas précédent : votre interlocuteur ne vous a pas dit qu'il n'avait pas trouvé, ce qui est tout à fait justifiable, mais a posé une règle générale que vous savez fausse (puisque vous avez trouvé). C'est un peu comme si votre interlocuteur vous avait dit que la Mécanique Quantique ne peut pas faire des prédictions puisqu'il n'y a rien compris.

Tout cela est évident, une telle remarque est évidemment ridicule. Pourquoi alors se fait-il qu'on l'entende si souvent dans des domaines moins formels que les suites ?

Dans ses conférences sur les psychopathologies des enfants surdoués, le Professeur Revol signale toujours qu'il considère nombre de ces enfants comme des sentinelles : "qui voient le danger longtemps avant que les autres ne le remarquent". Les enfants surdoués se définissent par leur très forte Intelligence Générale, c'est-à-dire par leur beaucoup plus grande chance de réussir les tests de suites que la moyenne de la population. Mais alors que s'ils trouvent le résultat à une suite particulièrement vicieuse presque tout le monde les félicitera (ou les enviera, ou les jalousera, haïra, etc.), s'ils appliquent cette même capacité en Intelligence Générale pour faire d'autres déductions, alors presque tout le monde les dénigrera. Et, quand il aura été démontré qu'ils avaient raison, alors l'avis unanime sera "on ne pouvait pas savoir".

Bien sûr, l'argumentation que je viens de développer est un peu tendancieuse : la vie en général est beaucoup plus complexe qu'une simple suite, et les déductions peuvent souvent mener à une infinité de résultats possibles, plutôt qu'à un seul, comme dans le cas des suite. Le "on ne pouvait pas savoir y est beaucoup plus justifié. Mais est-ce toujours le cas ?

En fait, si dans la vie générale on a beaucoup moins de certitudes que dans le monde formel des suites, ou celui scientifique de la Mécanique Newtonienne ou Quantique, on n'est pas toujours non plus totalement dépourvu : l'histoire et beaucoup de sciences peuvent nous apporter des aides. Par exemple, on sait avec suffisamment de certitude que certaines orientations politiques (les totalitarismes) mènent nécessairement à des massacres, famines et génocides ; on sait qu'un certain degré de liberté est nécessaire pour permettre la réussite économique ; on sait que "trop d'impôt tue l'impôt" ; etc., etc. La connaissance de ces règles ne permet pas toujours de déterminer l'avenir, mais nous suffit amplement pour éviter certains désastres. De plus, la vie n'est pas toujours tellement complexe que personne ne pourrait la comprendre : certains y arrivent.

Pourquoi alors se retrouve-t-on toujours face à ce "on pouvait pas savoir", même sur des sujets simples et faciles à comprendre et sur lesquels on a suffisamment de références historiques ?

"Pourquoi internet resterait-il le seul domaine où nous n'agirions pas ?" (Jean Dionis du Séjour, Député Français)

©Philippe Gouillou - 17 janvier 2004 - 09:55
arc20040111.htm#BlogID176

Aveu terrifiant de Jean Dionis du Séjour, député, rapporteur de la commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale, le jeudi 8 janvier 2004, lors de l'examen de la LEN.

Bien sûr, l'aveu n'est que partiel, Jean Dionis du Séjour ne parle que de censure :
"Le texte est précis et équilibré. Il enclenchera une vraie dynamique de qualité au niveau des contenus. Nous n'avons cessé de nous mobiliser sur les contenus illégaux ou illicites : je citerai seulement la proposition de loi de notre collègue Lellouche visant les contenus antisémites. Pourquoi internet resterait-il le seul domaine où nous n'agirions pas ?"
Il n'empêche, cet aveu totalitariste permet d'expliquer beaucoup, et même de prévoir l'avenir : quels sont les domaines où les Députés "n'agissent pas" ? Je ne sais pas s'il en reste, mais une chose est sûre : le cas échéant, ils ne résisteront pas. Tôt ou tard, une loi viendra les restreindre et les contrôler, officiellement pour "enclencher" une "vraie dynamique de qualité", ou une autre débilité du genre.

La fin de l'Europe ? Oui, bien sûr : mais pourquoi ?

©Philippe Gouillou - 17 janvier 2004 - 09:31
arc20040111.htm#BlogID175

Dans "The end of Europe?" du 16 janvier, EURSOC synthétise l'article de Richard North dans l'International Herald Tribune : "Enlargement could spell the end of the EU". Le thème en est tout simplement l'explosion (collapse) de l'Europe pour 3 raisons principales :

  1. Le rêve d'une monnaie unique sans gouvernement unique ;
  2. Une constitution impraticable ;
  3. L'élargissement en lui-même.
Comme Richard North le remarque au tout début de son article : si généralement les prédictions sont pour le moins difficiles, dans certains cas elles ne sont vraiment pas risquées. En fait l'article reprend l'argumentation qu'il avait développée avec Christopher Booker dans leur livre paru en juin dernier : "The Great Deception: The Secret History of the European Union", livre dont il affirme que les prédictions ont été jusqu'à présent validées par les faits. En effet : prédire l'effondrement d'une Europe à 25 (vingt-cinq) avec 97.000 (quatre-vingt dix-sept milles) pages de lois et textes n'est vraiment pas risqué.

Ce qui sera beaucoup plus difficile sera de comprendre pourquoi l'Europe en est arrivée là : pourquoi un tel projet solide qui avait un tel assentiment populaire est-il devenu si rapidement une telle usine à gaz rejetée par tellement de gens ? On peut bien sûr décrire le comment, c'est-à-dire quelles sont les décisions qui ont mené à un tel fiasco, les causes directes du désastre, comme par exemple :

  • La population espérait l'Europe comme une libération des contraintes, alors que les technocrates l'ont transformée en un paradis des juristes (ie : un enfer pour tous les autres) ;
  • Les gouvernements ont trop souvent utilisé l'Europe comme un bouc émissaire leur permettant de cacher leurs responsabilités (exemple : il y a quelques années, la TV française annonçait que si le passage à l'heure d'été ne pouvait pas être annulé en quelques mois, c'était la faute à l'Europe) ;
  • L'Europe d'origine était construite autour de quelques cultures suffisamment proches pour éviter les trop gros clashs, alors que les projets actuels sont de l'étendre jusqu'aux populations des frontières de l'Irak, totalement inconnues par ici ;
  • La philosophie politique choisie a été celle du socialisme étatique, qui a déjà montré son échec dans de nombreux pays Européens (dont la France et l'Allemagne) ;
  • Etc.
Toutes ces causes sont connues, et un historien pourra facilement en trouver d'autres, les pondérer, et les intégrer dans une explication cohérente. Mais tout cela sera insuffisant pour comprendre.

Expliquer l'effondrement de l'Europe par son élargissement trop rapide et son totalitarisme administratif liberticide ne va pas plus loin qu'expliquer un accident de voiture par le fait que son conducteur a tourné le volant du mauvais coté : pourquoi l'a-t-il fait ? Pire : dans le cas de l'Europe, toutes les causes que nous avons citées ont des effets connus, nous sommes dans la situation où le conducteur aurait consciemment tourné son volant pour aller dans le mur. Pourquoi un tel suicide Européen ?

13 janvier 2004

Internet, censure, Majors et propagande : ayez confiance en la LEN

©Philippe Gouillou - 13 janvier 2004 - 13:11
arc20040111.htm#BlogID169

Selon de nombreux acteurs du monde Internet, sauf miracle sénatorial, la confidentialité des courriers électroniques sur Internet en France aura vécu. Elle aurait été tuée par un petit amendement ajouté (et voté) au projet de loi dit "Loi Fontaine" ou "Loi sur l'Economie Numérique" (LEN), en fait "Projet de loi pour la confiance dans l'économie numérique".

C'est un amendement (Article 1er 1C) qui en effet est particulièrement ambigu : il définit la "communication publique" sur Internet comme n'ayant pas "caractère de correspondance privée" en alinéa 1, et précise en alinéa 3 et 4 que la communication publique est globalement libre. Par contre, l'alinéa 2 tel que visible à ce jour, montre que la précision que le courrier électronique est "de correspondance privée" a été supprimée. Une telle suppression a un double sens :

  1. Elle signifie tout d'abord qu'un message n'a pas besoin d'être de correspondance privée pour être considéré comme un courrier électronique ;
  2. Elle signifie également qu'un courrier électronique n'est pas une correspondance privée.
Quel sera le sens retenu par le décret d'application ? Par la jurisprudence ? Les deux ? On ne sait pas trop.

Pour les associations de professionnels et d'utilisateurs d'Internet (par exemple : Odebi), l'ensemble du projet LEN montre que le deuxième sens doit être retenu. En ce sens, sauf si le Sénat (qui a encore une fois son mot à dire, mais n'a plus de véritable pouvoir) n'intervient pas, alors les courriers électroniques ne seront plus confidentiels en France, mais seront des "communications publiques", soumises aux lois régissant celles-ci. Dans ce cas, par exemple, toute communication privée deviendrait de facto une "propagande" ou une "publicité", totalement interdites sur de nombreux sujets, comme par exemple tout ce qui concerne les luttes contre les maladies génétiques.

Pour ma part, je ne crois pas à cette interprétation, et privilégierait le sens #1 : de même qu'une lettre n'est pas nécessairement privée, un courrier électronique ne l'est pas toujours, certains le seront, d'autres non, au choix de l'émetteur. Ca me semble plus cohérent avec le reste du projet LEN, et notamment le fait qu'il libéralise l'utilisation de cryptage pour assurer la confidentialité. De même, ce qui fait douter et justifie le sens #2 est le fait que la précision apparaisse barrée sur le document mis en ligne par l'Assemblée Nationale : sans cette rayure, rien n'indique que le caractère privé soit remis en cause. Le fait que le texte ne compporte pas la précision rayée "tapée sur un clavier AZERTY" signifie-t-il que les courriers électroniques ne peuvent pas être tapés sur un clavier AZERTY ? Non, bien sûr.

Il n'empêche que ce projet de loi est particulièrement inquiétant : touffu, incohérent, auto-contradictoire, il est totalement incompréhensible, et donc ouvert à toutes les interprétations. Visiblement, il n'a absolument pas pour objectif de préciser la loi et de permettre à l'Internet de se développer, mais bien de placer une épée de Damoclès sur toute personne ayant jamais touché un clavier, et offrir la plus grande liberté de censure à tous ceux qui en ont les finances.
Exemple concret : selon ce texte, n'importe qui peut déclarer à l'hébergeur ou à un fournisseur d'accès que tel ou tel site privé contrevient à la loi, et l'hébergeur aura alors l'obligation de couper l'accès au site, et le fournisseur d'accès l'obligation de mettre en place un filtre. Bien sûr, la loi prévoit les cas de fausse déclaration, et les condamne. Mais comment prouver que la déclaration était mensongère ? Il faudra un procès, que le créateur du site (pas plus que son hébergeur) n'auront les moyens de mettre en place. Ainsi, grâce à cette loi, l'Eglise de Scientologie va avoir tout pouvoir pour faire fermer directement et immédiatement TOUS les sites français la mettant en cause, et interdire l'accès à TOUS les sites mondiaux ne lui plaisant pas. Qui aura les moyens financiers pour contester les diktats de la Scientologie ?

Il y a aussi un autre point inquiétant : celui de l'influence supposée des Majors du disque, qui auraient forcé la main aux députés. Si l'on en croit l'Odebi (qui appelle au boycott de l'achat de disques), ce seraient les lobbyistes de l'industrie du disque qui auraient imposé les aspects liberticides de la loi, et en effet plusieurs députés se sont exprimés dans ce sens. Mais est-ce si sûr ? N'avons-nous pas affaire à un simple bouc émissaire ?

Il y a quelques semaines, je déménageais un canapé. En attendant la camionnette (et la personne qui m'aiderait à le porter) je l'ai glissé sur le palier. Tout de suite, une voisine vient me réprimander : "vous savez, il ne faut pas laisser là le canapé, les gens de l'immeuble se plaignent et m'ont téléphoné pour que je vienne vous le dire". Elle, bien sûr "comprennait" que je laisse le canapé pendant une demi-heure dans un coin du hall, mais les "gens de l'immeuble" ne comprenaient pas, eux, tout était de leur faute. En fait, l'immeuble est vide à cette époque de l'année, il n'y avait strictement personne d'autre qu'elle et moi. Personne ne l'avait appelé, personne ne s'était plaint, juste elle qui voulait critiquer sans en prendre aucune responsabilité. Pratique.
Or, que voyons-nous dans les débats autour de cette loi ? Il y a des députés qui votent une loi liberticide, et ces mêmes députés qui insistent sur le fait qu'ils y sont contraints par l'industrie du disque, ces grandes multinationales qui viennent restreindre la liberté des Français. Bien sûr, les députés voudraient nous protéger, mais le lobbying a été tellement efficace...

Ah, vraiment ? Si vous étiez député, vous ne seriez pas content d'avoir un tel bouc émissaire pour faire passer vos envies liberticides ou pour cacher l'identité des vrais groupes de pression ?
En d'autres termes, est-ce l'Eglise de Scientologie, le MRAP, ou d'autres groupes de pression anti-Internet qui leur ont demandé de dire que c'est la faute aux Majors ? Où s'agit-il vraiment d'une volonté liberticide des politiciens eux-mêmes ?

Une nouvelle idée de l'infini

©Philippe Gouillou - 13 janvier 2004 - 07:25
arc20040111.htm#BlogID168

Sur le site de l'Institut Hayek, un article impressionnant signé Philip Garber (Le monde fou, fou, fou de Michael Moore) démonte les mensonges - ommissions - transformations utilisés par Michael Moore dans son film Bowling for Columbine. Par exemple, il montre que Charlton Heston y est présenté, grâce à savant saucissonage de son interview, comme un raciste, alors même que la lutte contre le racisme avait été une obsession de CH au cours de sa vie : un parfait retournement de la vérité.

Je n'ai pas vu le film, aussi je signale cet article sur une mailing-liste généraliste, espérant que certains cinéphiles pourraient peut-être m'apporter des éléments complémentaires. Mon idée est en effet la suivante : PG (Philip Garber) affirme que MM (Michael Moore) dit dans son film telles et telles choses, lequelles s'avèrent fausses, mensongères et diffamatoires. Peut-être que quelqu'un connaissant le film me dira que non, pas du tout, MM n'a jamais dit ça, ou alors que PG a mal compris, etc. Bref, que quelqu'un apporte des faits.

Je suis trop naïf, voire totalement dépassé par le monde moderne. En fait, "cela importe peu" que MM, et/ou PG mentent ou disent la vérité : ces concepts n'ont plus de valeur. Ce qui compte, c'est "d'être subversif", comme l'exprime très bien cette réponse reçue de XY :

Un petit mot sur Bowling for Colombine.
Le premier travail de ce film, sa fonction primordiale, est d'être subversif, que ce soit dans la vérité subjective (le principe de documentaire) ou dans la fonction.
Et franchement cela importe peu.
Ce qui compte c'est que ça mette le doigt là où ca fait mal et c'est tout.
Sur le fond de l'histoire de Colombine, je ne saurais que trop vous conseiller l'excellentissime "Elephant" de Gus Van Sant (Primé à Cannes en 2003), qui réfléchit, dans une parabole "éclatée", les tenants et les aboutissants de cette histoire.
Pour ceux qui ont besoin qu'on leur explique comment penser, passez votre chemin, ce film n'apporte aucune réponse, il se contente de poser des questions.

Voilà, je comprends mieux : la notion de vérité n'est qu'un concept d'homme blanc mort alors que la déformation, l'insinuation, la diffamation, les raccourcis trompeurs, le saucissonnage des interviews, voire le mensonge pur et dur, voilà des concepts nouveaux qui provoquent la réflexion !

Je me demande quand même si c'est si nouveau que ça. Par exemple, je me souviens que Goebbels était considéré comme un maître à penser dans ces techniques, alors que c'était un homme blanc, et qu'il est mort. Pire, en remontant dans ma mémoire je me souviens aussi que les Grecs antiques aussi avaient développé ces techniques (eg: "Le noir peut aussi être blanc puisque l'éthiopien qui est noir a les dents blanches"). Or, peut-on trouver plus "homme blanc mort" que les Grecs antiques ? Non, je dois confondre : les Grecs n'étaient pas "subversifs", ils n'étaient peut-être même pas anti-américain, ça peut pas compter.

La subversivité, y a pas à dire, ça m'a l'air fantastique, ça offre une idée précise de l'infini. Par exemple, grâce à ce principe tellement libérateur, il n'y a que deux phrases à couper au saucissonage (celles qui font explicitement référence au film Bowling for Columbine), et tout le mail de XY peut être utilisé pour lui faire justifier n'importe quel film :

  • SUBVERSIF : "XY, que pensez vous du film sur Nuremberg utilisé par Hitler pour sa propagande ?"
  • XY : "Le premier travail de ce film, sa fonction primordiale, est d'être subversif, que ce soit dans la vérité subjective (le principe de documentaire) ou dans la fonction. Et franchement cela importe peu. Ce qui compte c'est que ça mette le doigt là où ca fait mal et c'est tout. Pour ceux qui ont besoin qu'on leur explique comment penser, passez votre chemin, ce film n'apporte aucune réponse, il se contente de poser des questions."
Bien sûr, on peut tout aussi légitimement (pardon : subversivement) aller beaucoup plus loin grâce au saucissonnage : Coupez "ce film" et tout le mail s'applique à tout discours, livre, article, interview, etc. comme par exemple :
  • SUBVERSIF : "XY,que pensez-vous du livre Mein Kampf ?"
  • XY : "sa fonction primordiale, est d'être subversif, que ce soit ..."
Au final, on pourrait aussi, pour être véritablement subversif, ne retenir que "franchement cela importe peu", et l'appliquer à toutes les sauces.

Et bien sûr, si XY cherchait à contester, à corriger, à nier, bref à obtenir un minimum de vérité (ce qui à moi, dépassé comme je le disais, me paraîtrait tout à fait normal et nécessaire), alors on pourrait lui ressortir toujours ce même mail :
  • XY : "Je n'ai jamais dit ça, j'ai dit exactement l'opposé ! Ce documentaire est de la pure diffamation !"
  • SUBVERSIF : "Sa fonction primordiale, est d'être subversif, que ce soit dans la vérité subjective (le principe de documentaire) ou dans la fonction. Et franchement cela importe peu. Ce qui compte c'est que ça mette le doigt là où ca fait mal et c'est tout. Pour ceux qui ont besoin qu'on leur explique comment penser, passez votre chemin, ce film n'apporte aucune réponse, il se contente de poser des questions."
L'infini, je disais ...