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Charles Murray : le syndrome européen (extraits traduits)

31 Mar 09

Charles Murray : le syndrome européen (extraits traduits)

Permalink 00:55:01, Catégories: Psychologie générale, Politique, International, France, Sélection, 1073 mots
https://evoweb.net/blog/Charles-Murray--le-syndrome-europ-en-extraits-traduits-.html

Le 24 mars 2009, Charles Murray a publié dans le Wall Street Journal, rubrique Opinions, un article qui résume bien son approche philosophique et politique : "Europe Syndrome: The trouble with taking the trouble out of everything". J'en traduis ici quelques courts extraits (copiés en version originale après). Toutes les mises en évidence (gras) sont de moi.


"Mon texte est construit sur le Fédéraliste 62, probablement écrit par James Madison: "Un bon gouvernement implique deux choses : en premier la fidélité à l'objectif du gouvernement, qui est le bonheur des personnes ; en second la connaissance des moyens par lesquels cet objectif peut être atteint au mieux." Notez le mot : bonheur. Pas prospérité, pas sécurité, pas égalité. Bonheur, que les Pères Fondateurs utilisaient dans son sens Aristotélien de satisfaction durable et justifiée de la vie dans son ensemble.

J'ai deux points à faire. Premièrement, je vais argumenter que le modèle européen est fondamentalement vicié parce que, malgré ses succès matériels, il ne correspond pas à la manière dont les être humains s'épanouissent - il ne mène pas au bonheur Aristotélien. Ensuite, j'argumenterai que la science du 21ème siècle prouvera que j'ai raison. "

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"Roulez dans la Suède rurale, comme je l'ai fait il y a quelques années. Dans chaque ville il y avait une belle église Luthérienne, fraîchement repeinte, entouré de gazons soigneusement tondus, le tout subventionné par le gouvernement suédois. Et les églises sont vides. Même le dimanche. La Scandinavie et l'Europe de l'Ouest se félicitent de leurs politiques pro-enfants, qui offrent des allocations généreuses, des crèches gratuites, et de longs congés de maternité. Ces mêmes pays ont des taux de fertilité très en dessous du minimum de remplacement et des taux de mariages en chute. Ces mêmes pays sont ceux où les emplois sont les plus protégés par les régulations gouvernementales et où les allocations chômages sont les plus riches. Et ce sont, à quelques exceptions près, ces pays où le travail est le plus souvent vu comme un mal nécessaire, vu le moins souvent comme une vocation, et où la proportion de ceux qui disent qu'ils aiment leur travail est la plus faible.

Que se passe-t-il ? Appelez cela le Syndrome Européen. "

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Nous avons des données comme celles de la General Social Survey qui montrent que parmi ceux qui s'identifient comme liberals ou extremely liberals (NDT : gauche et extrême gauche) le sécularisme est proche des niveaux européens. Les taux de natalité y sont proches des niveaux européens. Les dons aux charités y sont proches des niveaux européens. (Ces données ont été assemblées par Arthur Brooks). Il y a toutes les raisons de penser que quand les Américains embrassent le modèle européen, ils commencent à se comporter comme des Européens.

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D'ici une décennie, plus personne n'essaiera de défendre le mythe de l'égalité. Toutes sortes de groupes seront connus comme montrant des différences en qualités ayant un impact sur les métier qu'ils choisissent, combien d'argent ils gagnent, et comment ils vivent leur vie sur pleins de critères. Les différences sexuelles seront les premières, parce que c'est là le domaine où la connaissance croît le plus vite. Je parie que la Faculté d'Harvard en 2020 considèrera l'affaire Larry Summers de la même manière qu'elle pense maintenant du procès Scopes - les éclairés contre les ignorants - et aura totalement amnésié sa propre ignorance passée.


http://online.wsj.com/article/SB123793074783930483.html

VERSION ORIGINALE :

My text is drawn from Federalist 62, probably written by James Madison: "A good government implies two things: first, fidelity to the object of government, which is the happiness of the people; secondly, a knowledge of the means by which that object can be best attained." Note the word: happiness. Not prosperity. Not security. Not equality. Happiness, which the Founders used in its Aristotelian sense of lasting and justified satisfaction with life as a whole.

I have two points to make. First, I will argue that the European model is fundamentally flawed because, despite its material successes, it is not suited to the way that human beings flourish--it does not conduce to Aristotelian happiness. Second, I will argue that 21st-century science will prove me right.

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Drive through rural Sweden, as I did a few years ago. In every town was a beautiful Lutheran church, freshly painted, on meticulously tended grounds, all subsidized by the Swedish government. And the churches are empty. Including on Sundays. Scandinavia and Western Europe pride themselves on their "child-friendly" policies, providing generous child allowances, free day-care centers and long maternity leaves. Those same countries have fertility rates far below replacement and plunging marriage rates. Those same countries are ones in which jobs are most carefully protected by government regulation and mandated benefits are most lavish. And they, with only a few exceptions, are countries where work is most often seen as a necessary evil, least often seen as a vocation, and where the proportions of people who say they love their jobs are the lowest.

What's happening? Call it the Europe Syndrome.

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We know from databases such as the General Social Survey that among those who self-identify as liberal or extremely liberal, secularism is close to European levels. Birthrates are close to European levels. Charitable giving is close to European levels. (That's material that Arthur Brooks has put together.) There is every reason to believe that when Americans embrace the European model, they begin to behave like Europeans.

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Within a decade, no one will try to defend the equality premise. All sorts of groups will be known to differ in qualities that affect what professions they choose, how much money they make, and how they live their lives in all sorts of ways. Gender differences will be first, because the growth in knowledge about the ways that men and women are different is growing by far the most rapidly. I'm betting that the Harvard faculty of the year 2020 will look back on the Larry Summers affair in the same way that they think about the Scopes trial--the enlightened versus the benighted--and will have achieved complete amnesia about their own formerly benighted opinions.

http://online.wsj.com/article/SB123793074783930483.html

©Philippe Gouillou



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