Blog 2004 : Antiracisme

©Philippe Gouillou - 31 décembre 2004

Tags : Compétition sexuelle - Propagande - Psychologie

Sélection de 5 posts : Multiculturalisme (06-02-04) - Mariage politiquement correct (05-02-04) - Une nouvelle idée de l'infini (13-01-04) - Pour une discrimination positive en faveur d'une "minorité" opprimée : les bas QI (21-01-04) - Voyager autrement (24-01-04)


Multiculturalisme

D'un coté, la politesse est une obligation absolue, et tout manquement provoque une réprobation unanime ; de l'autre, tout signe de politesse est perçu comme un aveu de faiblesse, et sera exploité en tant que tel. D'un coté, les voitures s'arrêtent pour laisser passer les piétons, lesquels font attention à ne pas géner les voitures : de l'autre, laisser passer un piéton sera compris comme un acte de soumission, que le vainqueur saura faire payer au conducteur. D'un coté, chacun peut vivre sa vie tranquillement ; de l'autre, chaque instant est un combat pour imposer sa place dans la hiérarchie. D'un coté, l'honnêteté est une vertu nécessaire ; de l'autre, respecter ses propres engagements est se rabaisser soi-même comme un inférieur.

Bien sûr, selon les règles absolues du multiculturalisme, toutes les cultures se valent, et il est obligatoire de croire que la richesse du premier pays et la pauvreté du second ne sont en rien expliquables par les différences décrites ci-dessus.

Philippe Gouillou
6 février 2004


Mariage politiquement correct

Par chance j'ai assuré ce coup-ci : j'ai épousé une personne d'une minorité défavorisée. Bientôt, ce sera certainement obligatoire : comment peut-on lutter contre le racisme et contre la souffrance des populations défavorisées en n'agissant qu'au niveau professionnel et sans intervenir de manière active à celui, tellement plus important, de leur vie privée ?

Pour ma part je suis fier d'être du bon coté de l'Histoire : mon geste si hautement symbolique m'inscrit en fer de lance de ce mouvement humaniste si généreux de lutte contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples. Me voici ambassadeur de l'avenir, exemple du futur, modèle à suivre, et tout ça en aidant une personne d'une population défavorisée à sortir de sa condition. J'ai vraiment assuré.

Le problème, c'est que quand je dis ça à ma femme elle n'a pas du tout l'air d'accrocher. Pire, elle conteste même l'idée d'appartenir à une population défavorisée. A chaque fois que je lui en parle, voilà qu'elle m'invective, me traite de "colonialiste", m'accuse d'être 50 ans en retard, me conseille d'étudier l'histoire. J'essaie bien de la raisonner, de lui rappeler l'importance d'une politique active de lutte contre le racisme par une discrimination positive, notamment sexuelle : elle ne veut rien entendre. Elle ne croit même pas que notre mariage s'inscrit dans le moindre collectivisme : aucun débat n'est possible.

Cela me chagrine beaucoup, et je m'interroge. Comment pourrai-je la ramener à la raison ? Comment pourrai-je lui faire comprendre l'importance de la lutte contre le racisme ? En un mot : que dois-je faire pour la remettre à sa place ?

Philippe Gouillou
5 février 2004


Une nouvelle idée de l'infini

Sur le site de l'Institut Hayek, un article impressionnant signé Philip Garber (Le monde fou, fou, fou de Michael Moore) démonte les mensonges - ommissions - transformations utilisés par Michael Moore dans son film Bowling for Columbine. Par exemple, il montre que Charlton Heston y est présenté, grâce à savant saucissonage de son interview, comme un raciste, alors même que la lutte contre le racisme avait été une obsession de CH au cours de sa vie : un parfait retournement de la vérité.

Je n'ai pas vu le film, aussi je signale cet article sur une mailing-liste généraliste, espérant que certains cinéphiles pourraient peut-être m'apporter des éléments complémentaires. Mon idée est en effet la suivante : PG (Philip Garber) affirme que MM (Michael Moore) dit dans son film telles et telles choses, lequelles s'avèrent fausses, mensongères et diffamatoires. Peut-être que quelqu'un connaissant le film me dira que non, pas du tout, MM n'a jamais dit ça, ou alors que PG a mal compris, etc. Bref, que quelqu'un apporte des faits.

Je suis trop naïf, voire totalement dépassé par le monde moderne. En fait, "cela importe peu" que MM, et/ou PG mentent ou disent la vérité : ces concepts n'ont plus de valeur. Ce qui compte, c'est "d'être subversif", comme l'exprime très bien cette réponse reçue de XY :

Un petit mot sur Bowling for Colombine.

Le premier travail de ce film, sa fonction primordiale, est d'être subversif, que ce soit dans la vérité subjective (le principe de documentaire) ou dans la fonction.

Et franchement cela importe peu.

Ce qui compte c'est que ça mette le doigt là où ca fait mal et c'est tout.

Sur le fond de l'histoire de Colombine, je ne saurais que trop vous conseiller l'excellentissime "Elephant" de Gus Van Sant (Primé à Cannes en 2003), qui réfléchit, dans une parabole "éclatée", les tenants et les aboutissants de cette histoire.

Pour ceux qui ont besoin qu'on leur explique comment penser, passez votre chemin, ce film n'apporte aucune réponse, il se contente de poser des questions.

Voilà, je comprends mieux : la notion de vérité n'est qu'un concept d'homme blanc mort alors que la déformation, l'insinuation, la diffamation, les raccourcis trompeurs, le saucissonnage des interviews, voire le mensonge pur et dur, voilà des concepts nouveaux qui provoquent la réflexion !

Je me demande quand même si c'est si nouveau que ça. Par exemple, je me souviens que Goebbels était considéré comme un maître à penser dans ces techniques, alors que c'était un homme blanc, et qu'il est mort. Pire, en remontant dans ma mémoire je me souviens aussi que les Grecs antiques aussi avaient développé ces techniques (eg: "Le noir peut aussi être blanc puisque l'éthiopien qui est noir a les dents blanches"). Or, peut-on trouver plus "homme blanc mort" que les Grecs antiques ? Non, je dois confondre : les Grecs n'étaient pas "subversifs", ils n'étaient peut-être même pas anti-américain, ça peut pas compter.

La subversivité, y a pas à dire, ça m'a l'air fantastique, ça offre une idée précise de l'infini. Par exemple, grâce à ce principe tellement libérateur, il n'y a que deux phrases à couper au saucissonage (celles qui font explicitement référence au film Bowling for Columbine), et tout le mail de XY peut être utilisé pour lui faire justifier n'importe quel film :

- SUBVERSIF : "XY, que pensez vous du film sur Nuremberg utilisé par Hitler pour sa propagande ?"

- XY : "Le premier travail de ce film, sa fonction primordiale, est d'être subversif, que ce soit dans la vérité subjective (le principe de documentaire) ou dans la fonction. Et franchement cela importe peu. Ce qui compte c'est que ça mette le doigt là où ca fait mal et c'est tout. Pour ceux qui ont besoin qu'on leur explique comment penser, passez votre chemin, ce film n'apporte aucune réponse, il se contente de poser des questions."

Bien sûr, on peut tout aussi légitimement (pardon : subversivement) aller beaucoup plus loin grâce au saucissonnage : Coupez "ce film" et tout le mail s'applique à tout discours, livre, article, interview, etc. comme par exemple :

- SUBVERSIF : "XY,que pensez-vous du livre Mein Kampf ?"

- XY : "sa fonction primordiale, est d'être subversif, que ce soit ..."

Au final, on pourrait aussi, pour être véritablement subversif, ne retenir que "franchement cela importe peu", et l'appliquer à toutes les sauces.

Et bien sûr, si XY cherchait à contester, à corriger, à nier, bref à obtenir un minimum de vérité (ce qui à moi, dépassé comme je le disais, me paraîtrait tout à fait normal et nécessaire), alors on pourrait lui ressortir toujours ce même mail :

- XY : "Je n'ai jamais dit ça, j'ai dit exactement l'opposé ! Ce documentaire est de la pure diffamation !"

- SUBVERSIF : "Sa fonction primordiale, est d'être subversif, que ce soit dans la vérité subjective (le principe de documentaire) ou dans la fonction. Et franchement cela importe peu. Ce qui compte c'est que ça mette le doigt là où ca fait mal et c'est tout. Pour ceux qui ont besoin qu'on leur explique comment penser, passez votre chemin, ce film n'apporte aucune réponse, il se contente de poser des questions."

L'infini, je disais ...

Philippe Gouillou
13 janvier 2004


Pour une discrimination positive en faveur d'une "minorité" opprimée : les bas QI

Maintenant que les règles du jeu sont posées, il convient de s'adapter et de s'organiser : nul doute que tous les groupes de pression imaginables et inimaginables sauront le faire très vite. Tous ? Pas si sûr. Il est une "minorité" qui, malgré sa très forte majorité en nombre, risque d'être handicapée dans son organisation pour toucher le jackpot des redistributions étatiques : la partie gauche de la courbe en cloche.

Comment faire ? La première étape est de revenir aux définitions : le racisme positif est réservé aux "minorités" "opprimées" qui ne sont pas "intégrées". Il faut donc que les bas QI correspondent bien à ces trois conditions :

  1. MINORITE :
    Parler de "minorité" à propos de la partie gauche de la courbe ne peut surprendre que ceux qui sont incapables de dépasser une vision bassement quantitativiste de la minorité. Les tenants d'une telle abérration essaieront bien sûr d'argumenter que les QI inférieurs à 100 ne peuvent pas être une minorité : puisque le QI moyen des Français et de 97, et qu'ils sont donc plus de 50% de la population. Mais une telle vision ne tient pas, comme l'a montré l'exemple américain suivi par nos gouvernants : les femmes représentent 52% de la population et sont bien reconnues comme une minorité, la quantité n'a rien à voir.

  2. OPPRIMEE :
    Là, le doute n'est pas permis : les bas QI sont bien opprimés. Avez-vous comparé le salaire d'un QI 70 avec celui d'un sur-diplômé au QI de 140 ? Avez-vous essayé d'estimer combien de QI inférieur à 100 ont obtenu un poste de Préfêt ? L'exemple si symbolique de Aïssa Dermouche le montre encore nettement : tout indique qu'il fait partie des hauts QI, pas de cette minorité si opprimée que nous défendons maintenant !

  3. NON INTEGREE :
    C'est là le point difficile. Les adversaires de la reconnaissance des bas QI comme une minorité essaieront certainement d'argumenter qu'ils sont au contraire les plus intégrés de nos concitoyens : les émissions TV leurs sont tout particulièrement destinées, toute la publicité les cible tout particulièrement, même le marketing politique est à leur avantage ; difficile d'être plus intégré ! Certes, tout cela est vrai, mais il nous faut encore revenir à notre exemple américain et au cas des femmes : elles aussi sont particulièrement ciblées par la publicité, la presse et la TV, et pourtant elles sont une minorité, aucun doute là-dessus.

Grâce aux femmes, l'argument est donc recevable. Il est à noter d'ailleurs que l'exemple des femmes permet aussi de balayer rapidement d'autres contres-arguments qui pourraient être mis en avant par des personnes mal disposées : des bas QI n'appartiennent-ils pas à d'autres minorités ? Oui, bien sûr, mais nombre de femmes aussi ; les bas QI ne présentent-ils pas des différences qui interdit de les rassembler dans un même groupe ? Oui, bien sûr, mais n'est-ce pas le cas de toutes les autres "minorités" ? Croyez-vous que toutes les femmes sont les mêmes ? Etc.

La première étape réussie, il nous faut maintenant passer à la deuxième : faire du bruit. Personnellement, je préconiserais de commencer par un slogan très fort, très direct, d'être concret dès le début, et de savoir utiliser les avancées déjà mises en places de la discrimination positive, bref de s'engager dès maintenant dans un symbole fort : demandons un préfêt à QI de 70 !

Philippe Gouillou
21 janvier 2004


"Voyager autrement"

J'ai déjà écrit que d'un coté le propre du marketing de masse est de cibler les intellectuellement faibles (ici), mais que de l'autre le niveau de la publicité actuelle fait craindre le pire quant au niveau intellectuel de la population française (ici). En voici un nouvel exemple :

Madagascar autrement

"X vous propose de découvrir Madagascar et le légendaire sens de l'hospitalité de son peuple chaleureux. Vous rencontrerez, sur la route qui descend vers le sud, des personnes entreprenantes qui oeuvrent pour le développement de leur pays. Puis une randonnée à travers le magnifique plateau de l'Isalo vous permettra de décvouvrir quelques spécimens de la flore malgache. Enfin, Tulear puis Fort Dauphin vous accueilleront : paysages d'une grande beauté, et rencontre avec les pêcheurs d'Evatraha seront le terme de votre périple dans cette île sublime et désanchantée."

Comme vous le voyez, c'est vraiment découvrir Madagascar comme aucun touriste ne le fait jamais : vous allez visiter les sites touristiques, et profiter du cadre magnifique de cette île. Tout à fait unique, vous allez véritablement découvrir Madagascar autrement !

C'est vraiment bizarre, je serais parti seul en tant que touriste à Madagascar, j'aurais moi aussi cherché à visiter les endroits les plus beaux et à profiter du cadre magnifique de cette île. Suis-je quelqu'un qui naturellement voyage autrement ?

En fait je n'ai rien compris. Ce qui fait que ce voyage n'est pas un voyage comme celui de tous les touristes du monde, qui n'ont pas la chance de pouvoir découvrir Madagascar autrement, c'est que vous allez rencontrer "des personnes entreprenantes qui oeuvrent pour le développement de leur pays". Un voyage touristique où on va rencontrer les capitalistes qui investissent et travaillent pour le développement économique, voilà en effet quelque chose qui change du voyage standard du tourisme moyen !

Non ? J'ai toujours rien compris ? Ah, ce ne sont pas ces salauds de capitalistes que l'on va rencontrer, mais les personnes en lutte ! Suis-je bête, j'aurais du le comprendre tout seul : la photo de fond de page montre une fillette pas belle posant l'air renfrogné devant des pirogues, sur une plage magnifique. Tout le tragique d'une situation économique désespérée, le contraste entre cet enfant à l'avenir qui semble si lourd, ses yeux si fermés, et cette baie vierge à la mer verte longée d'une plage de sable blanc, contraste si bien expliqué par la présence des pirogues traditionnelles, outils du labeur difficile et quotidien et remis en cause par la globalisation mondialisatrice. Bien sûr, ça ne montre pas du tout de capitalistes.

Une question me taraude l'esprit : ça leur sert à quoi que je les rencontre ces personnes "entreprenantes" ? Moi, touriste, qu'est-ce que je peux leur apporter ? Je risque pas plutôt de les emmerder et de leur faire perdre leur temps ? Ils préfèreraient pas plutôt rencontrer des clients ? Et bien non, pas du tout, c'est écrit, mon voyage leur est utile :

"X, Y et Z participent au financement d'actions de développement local en reversant 25 Euros par personne à une association malgache."

Vingt-cinq euros ça fait une somme dans ces pays pauvres. Ces "personnes entreprenantes" ne perdent pas leur temps en venant me rencontrer : ils sont payés pour ! Bon, j'imagine que ces conférences n'ont rien à voir avec leur métier d'origine, mais c'est toujours pour eux un moyen de gagner de l'argent : je me sens u-ti-le.

Pardon ? Oh, j'avais mal lu : ce ne sont pas eux qui touchent l'argent, mais "une association malgache". Où avais-je la tête ? Quand on aide un pays, on n'aide pas ses habitants, mais des "associations". Que feraient-ils de l'argent ? Hein ? Ils ne sauraient pas quoi en faire, ils risqueraient de le boire, ou d'aller draguer les filles, voire de nourrir leurs enfants. Ce n'est pas du tout encadré. Seule une association, un mouvement collectiviste, sait véritablement centraliser l'argent de manière utile. C'est très sain comme approche.

Donc, je résume : je vais voyager autrement parce que sur la somme que je vais donner au voyagiste, il en retiendra 25 euros pour donner à une association en échange du temps totalement contre-productif que des individus voudront bien me consacrer. Et moi j'aurai fait une action utile : c'est vraiment très bien. C'est combien ce voyage d'aide aux populations défavorisées qu'heureusement une association aide ? 2.490 Euros. Deux mille quatre cent quatre-vingt dix euros. Aïe. Le genre de prix magique qui fait mal. 2.490 euros pour qu'on en donne 25 à une association en échange du temps d'individus. Ca fait cher la bonne conscience : 99% pour le voyage, 1% pour la bonne conscience. Un rapport de 1 à 100. Et encore, je n'ai pas intégré "les frais de visa (40 euros environ), les taxes d'aéroport (65 Euros environ), le supplément chambre seule, l'assurance annulation voyage, les boissons et les dépenses personnelles, les pourboires guide et chauffeur."

Tout d'un coup j'ai un doute : il y a des gens qui marchent à ce genre de discours débile ? Des gens qui s'impliquent au point d'avoir bonne conscience et de se croire autre chose que des touristes si un voyage organisé reverse moins de 1% du prix, c'est-à-dire de ce qu'ils ont payé, à une association ? Oui, certainement, sinon on ne verrait pas cette publicité. Je me souviens d'ailleurs qu'il y a un an, c'était à peu près le même discours, même si la destination était autre : des personnes "en lutte", etc. etc. C'est que ça a bien marché s'ils recommencent : en plus c'est la page 4 de couverture, l'emplacement le plus stratégique. Mais quand même, où peut-on trouver des clients aussi facilement manipulables ? Qui marche à un niveau aussi débile de publicité ?

Tout simple : la publicité ci-dessus est extraite du catalogue "Club Camif" n°29 de janvier 2004. X correspond précisément à "Voyager autrement", département d'un voyagiste parisien, Y correspond au "Club Camif", et Z à "Camif solidarité". La Camif, c'est la centrale d'achat de la MAIF, la Mutuelle Assurance des Instituteurs de France. Ce sont donc les instits, ceux chargés de la prime éducation des enfants, qui sont considérés comme tellement débiles qu'ils se sentiront impliqués par ce baratin.

J'ai comme un coup de blues...

Philippe Gouillou
24 janvier 2004

©Philippe Gouillou - 31 décembre 2004


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Citation de cette page :

Gouillou, Philippe (2021) : "Blog 2004 : Antiracisme". Evoweb. 31 décembre 2004. https://evoweb.net/blog2004.htm
[Blog 2004 : Antiracisme](https://evoweb.net/blog2004.htm "Evoweb : Blog 2004 : Antiracisme (31 décembre 2004)"). Philippe Gouillou. *Evoweb*. 31 décembre 2004