Hypothèse 56 : White flight

©Philippe Gouillou - Mardi 24 août 2021

Tags : HBD - Hypothèses - Propagande - QI

Un colon provoque une émeute dans un quartier racisé


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Un mendiant lui tenait fermement la cheville, la rue était bloquée par des hommes en prière, il ne pouvait plus fuir. Un militant d'une association antiraciste lui assénait son discours préparé, toujours le même, l'esclavage d'il y a plusieurs siècles, la nécessaire dette de l'homme blanc, etc., etc., tout en lui tendant le sac où il collectait l'argent. Il était le dernier Blanc, il fallait qu'il paie pour le départ des autres. Mais il n'avait plus rien à donner.

Il savait que c'était la fin. Il regarda la Cathédrale, vieille de plus de 500 ans, toujours debout malgré les dégradations. Des militants commençaient déjà à filmer, persuadés de son lynchage. Les images vaudraient une fortune, toutes les rédactions du monde se les arracheraient : "Un colon provoque une émeute dans un quartier racisé". Les journalistes se pâmeraient, pour eux c'était orgasmique.

Quand il s'y était installé, le quartier était normal, ni riche ni pauvre, beaucoup de familles, tous les âges qui se croisaient plus ou moins. La vie normale comme elle avait existée pendant des milliers d'années. Tranquille. Puis ça avait été très vite. Il se sentait idiot de pas l'avoir prévu. Il ne pouvait même pas dire qu'il ne savait pas : il avait vécu en pays racisé, il avait déjà vécu la haine anti-Blancs. Et même quand ce n'était pas de la haine, c'était de toute manière de l'exploitation : les prix multipliés par 5 à cause simplement de sa couleur de peau, par ceux-là même qui en Europe se plaignaient médiatiquement de la discrimination qu'ils disaient subir. Et ils étaient soutenus : cela faisait des années que la propagande officielle montrait les hommes blancs, les désignait à la foule croissante des racisés, les culpabilisait pour tous les malheurs du monde. Ça ne pouvait que finir en génocide, il le savait, mais il n'avait pas voulu passer pour un "parano", c'était trop en dehors de la propagande, il aurait pu être poursuivi et condamné, la justice était un fidèle soutien de l'oligarchie.

Au fur et à mesure du remplacement, les entreprises péréclitaient, ne trouvant plus les compétences pour poursuivre leur activité, et le chômage explosait, faisant la place au trafic de drogue et à la violence qui l'accompagne.

Et puis, dans un pays lointain, un groupe islamiste quelconque avait perdu une guerre face à un autre groupe islamiste quelconque. Ça faisait des années que cette guerre durait, on n'y comprenait rien, mais là ça semblait plus ou moins définitif, beaucoup des perdants voulaient fuir le pays. La presse publiait de grandes analyses, annonçant une catastrophe. Le Gouvernement avait dit que la France "prendrait ses responsabilités" et les accueillerait en tant que réfugiés. Alors la télévision et les journaux avaient montré des images de femmes effrayées par la nouvelle situation, disant qu'elles allaient être violées et tuées. Grâce à elle beaucoup d'hommes combattants avaient bénéficié d'un pont aérien vers Paris, il fallait leur trouver des logements. Aussi la presse avait présenté son quartier comme "manquant de richesse parce que manquant de diversité". Une première famille en avait été expulsée, pour un retard de paiement quelconque, et puis ses voisins, pour créer un centre d'accueil des réfugiés. Puis celui-ci avait été étendu. Les journalistes montraient fièrement cet "enrichissement culturel" : les hommes en jellabah en train de boire le thé dans la rue, les femmes en hijab ou burka, et les rues plus ou moins orientées vers l'Est bloquées 5 fois par jour pour les prières. Les hurlements jour et nuit depuis le minaret improvisé semblaient leur plaire aussi. Il avait remarqué que tous les journalistes étaient des hommes, les femmes restaient prudemment à l'écart, elles préféraient écrire sur le racisme des Blancs depuis leurs bureaux dans les beaux quartiers. Et puis même les hommes n'étaient plus venus : ils savaient qu'en tant que Blancs c'était trop dangereux pour eux, il valait mieux se contenter des images fournies par les militants antiracistes qui eux étaient racisés. Leur fournir ces images était devenu un marché important des associations.

L'entreprise où il travaillait avait été saccagée, ça avait fait de belles images. Il n'avait plus été payé, et il lui manquait un papier (brûlé pendant l'incendie) pour avoir droit au chômage. C'est vraiment là que sa chute avait commencée. Une semaine après, toutes les familles blanches avaient fui le quartier, emportant ce qu'elles pouvaient, laissant des souvenirs parfois vieux de plusieurs générations. Mais lui et un autre n'avaient pas pu : nulle part où aller, pas d'argent pour s'enfuir. La Presse les appelait "les derniers colons". Il était le dernier des derniers, maintenant c'était son tour, les journalistes exulteraient.

Un détail de la Cathédrale attira son attention, une proportion qui lui paru d'une grande beauté. Comment avaient-ils fait ? Quel QI avait-il fallu pour construire un tel édifice avec des bouts de bois et des cordes pour toute calculatrice ? Et ce n'était pas tout, en fait tout ce qui avait attiré ces migrants à venir s'installer ici était précisément du à l'intelligence des ancêtres. Il se demanda si ces QI à deux chiffres allaient tirer des coups de canon contre la cathédrale, comme les Talibans contre les Bouddhas. Ce ne serait pas surprenant : leurs ancêtres avaient bien bombardé l'extraordinaire amphithéatre d'El Jem avant d'en voler les pierres. Ils n'avaient rien inventé, mais pour détruire ils arrivaient à utiliser les technologies occidentales.

Il regarda la foule hostile qui se rapprochait de lui, quelques-uns avaient même laissé sur place leur tapis de prière. Un Allah Akbar fut crié, puis un autre, et ils s'enchaînaient en rythme. Il pensa à l'argent que se feraient les assoces en vendant les images de son corps déchiqueté, aux grands titres dans les journaux du lendemain, et se demanda quel quartier ils allaient attaquer après celui-la, qui n'avait plus de valeur maintenant.

Il se laissa tomber à genoux, et tendit son cou. Pourvu qu'ils l'égorgent vite : ce serait sûrement moins douloureux.

Image : Lynchage meurtrier sous les acclamations de la foule de deux soldats réservistes israéliens, Yosef Avrahami et Vadim Norzhich, qui s'étaient égarés à Ramallah le 12 octobre 2000.

©Philippe Gouillou - Mardi 24 août 2021


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Citation de cette page :

Gouillou, Philippe (2021) : "Hypothèse 56 : White flight". Evoweb. Mardi 24 août 2021. https://evoweb.net/blog2/20210824-hypothese-56.htm
[Hypothèse 56 : White flight](https://evoweb.net/blog2/20210824-hypothese-56.htm "Evoweb : Hypothèse 56 : White flight (Mardi 24 août 2021)"). Philippe Gouillou. *Evoweb*. Mardi 24 août 2021