Chine : la dictature du Crédit Social et le Dilemme du Prisonnier

©Philippe Gouillou - Mardi 18 décembre 2018

Tags : Brèves - Futurologie - IDP - Politique

Le système de Crédit Social mis en place dans un village chinois (en 2020 il le sera dans tout le pays).


Vidéo : le système de "Crédit Social" mis en place dans un village chinois (en 2020 il le sera dans tout le pays).

Son principe est de recréer les surveillances ancestrales pour inciter au "bon" comportement et pour cela il transfère certains comportement des Normes Sociales aux Normes de Marché (voir Lettre Neuromonaco 70 : http://neuromonaco.com/70). Ainsi des femmes sont payées pour surveiller ce que font les habitants et envoyer un rapport sur leurs actions "bonnes" ou "mauvaises" (ie : l'Etat paie les commères), des fonctionnaires en déduisent des points en plus ou en moins sur le Crédit Social de chacun, et la valeur temps réel de celui-ci autorise (ou interdit) l'accès à certain services (dont le train). Comme on pouvait le deviner, donner "volontairement" de l'argent au gouvernement permet de récupérer des points et remonter sa note (et ainsi retrouver une vie normale).

Cette idée de notation absolue pour imposer la conformité aux désirs du Parti n'est pas nouvelle dans le monde de la science-fiction dystopique (exemple : "Nosedive", épisode S3 E1 de la série Black Mirror, en 2016) et beaucoup font le rapprochement avec les systèmes de notation des plateformes type Uber qui ont entraîné le développement de situations de Dilemme du Prisonnier (voir http://neuromonaco.com/134). En 2015 une société avait même essayé de lancer une app de notation des autres (https://www.theverge.com/2015/10/1/9431055/peeple-yelp-for-people-app).

On peut surtout remarquer que les GAFA (Google Apple Facebook Amazon) n'en sont pas très loin : la lutte contre les "fake news" impose la notation des médias par d'autres médias réputés conformes, les posts non conformes politiquement mènent à l'exclusion des réseaux sociaux, de nombreux tests ont montré que Google manipule les rankings pendant les élections (et toujours dans le même sens), et l'Europe compte sur les GAFA pour surveiller Internet (combien de temps nous reste-t-il avant que l'accès à Internet soit conditionné à sa soumission au politiquement correct ?)

Bien sûr, le système de crédit social chinois va avoir pour effet de renforcer l'importance de la conformité, alors même que la Chine est réputée manquer de créativité à cause d'elle (la Finlande aussi : http://www.fedem.mc/billet19) et que de nombreuses découvertes scientifiques maintenant connues et acceptées par tous avaient d'abord été diabolisées avec massacre de ceux qui les défendaient (se rappeler le thème de l'influence génétique sur le QI fin 1990s- début 2000s !)

Mais comme ce système de contrôle absolu permet au gouvernement de parfaitement maîtriser sa population, on peut s'attendre à le voir se développer dans une bonne partie du monde (le Vénézuéla s'y intéresse déjà).

Bienvenue dans le monde de demain !

©Philippe Gouillou - Mardi 18 décembre 2018


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Citation de cette page :

Gouillou, Philippe (2021) : "Chine : la dictature du Crédit Social et le Dilemme du Prisonnier". Evoweb. Mardi 18 décembre 2018. https://evoweb.net/blog2/20181218-china-social-credit.htm
[Chine : la dictature du Crédit Social et le Dilemme du Prisonnier](https://evoweb.net/blog2/20181218-china-social-credit.htm "Evoweb : Chine : la dictature du Crédit Social et le Dilemme du Prisonnier (Mardi 18 décembre 2018)"). Philippe Gouillou. *Evoweb*. Mardi 18 décembre 2018